Pour qui voterez-vous en 2017 ?

Rédigé par hamlet le 04 septembre 2016

Pour 2017, la même question se pose qu'en 2012 : pour qui voter ? Les formations politiques se chargent de faire un premier choix, ce qui n'est pas vraiment démocratique. Mais parmi ceux qui seront dument adoubés par leur formation, est-il un vote nécessaire ou utile à l'homme de droite ?
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Évacuons tout d'abord les questions exégétiques portant pointilleusement sur les points particuliers des programmes.
 
En effet, très peu d'électeurs prennent le soin d'une lecture, même rapide, du détail des programmes. Nous votons sur l'image et les croyances se rapportant aux candidats, rarement sur une comparaison pondérée des différentes propositions. D'autre part, le rapport entre programme et réalisations est lointain, et quelquefois même inverse : qui se proclamait en 2012 "ennemi du monde de la finance" s'est empressé de nommer un ancien de Rothschild comme ministre de l'Économie. Avec les résultats que l'on sait.

Ce qui compte, avant le détail du programme, c'est la vision générale. Soit celle de gauche, avec son cortège d'irresponsabilisations et d'utopies, ou bien celle de droite, avec son cortège de lâchetés et d'appétits mercantiles.

Entendons-nous sur les mots : être "de droite" signifie ici, avant toute adhésion à quelque formation que ce soit, un attachement courageux, car ce n'est pas dans le repos que se trouve la vertu, aux valeurs de civilisation traditionnelles. En l'occurrence, celles qui ont prévalu en France pendant une quinzaine de siècles et en ont permis la construction.

Ainsi, pour l'homme de droite, la question de l'identité, redécouverte opportunément par nombre de ténors politiciens, est l'une des principales. Fondamentalement, l'homme de droite n'a aucune envie de vivre dans le monde rêvé par Jacques Attali, Nathalie Kosciusko, ou Emmanuel Macron, dut-il pour cela consentir à un moindre confort ou à un moindre niveau de vie. Son désir est de vivre dans un monde qui soit dans la continuité de celui de son père et du père de son père, un monde qui lui ressemble, qui nous ressemble, pour autant qu'il conçoive la nation comme l'extension de la notion de famille, et le monde comme riche en territoires distincts où les peuples peuvent vivre dans leurs spécificités : avant d'être ce qui nous sépare, une frontière est ce qui nous définit, et nous permet de faire vivre ces différences dont certaines sont enrichissantes, tout l'inverse des projets globalisants actuels.

Or la droite parlementaire, tout particulièrement depuis le septennat de Giscard, s'est attachée à justifier la remarque élégamment désespérée de Ghislain de Diesbach : la France est gouvernée par deux grands partis de gauche, dont l'un s'appelle la droite. 

Les résultats en sont frappants : pour prendre un exemple, la population du "9-3" est d'un million et demi d'habitants : 500.000 sont titulaires d'une carte de séjour, 500.000 sont des français administratifs, par droit du sol, et il ne reste que 500.000 français autochtones, âgés et cherchant à quitter le département (1). Cette situation emblématique est celle de la France toute entière dans très peu de temps, avec son cortège de difficultés, de drames, et de coûts inhérents. Implacables, les statistiques de dépistage de la dépanocytose établissent qu'actuellement en Ile de France, 6 bébés sur 10 sont d'origine africaine. Autre parallèle glaçant : le nombre d'immigrés s'installant en France depuis trente ans est à peu près le même que celui des avortements : 200.000. En arrondis, 600.000 personnes meurent chaque année en France, et sont remplacées par 800.000 naissances, dont la moitié sont africaines. Chiffres qui ne sont en rien comparables à ceux qui ont prévalu dans l'histoire de France, depuis quinze siècles.

Non seulement ce qui fait notre spécificité comme communauté et comme nation disparaît avec une vitesse inattendue, mais encore ce qu'il en reste est-il divisé en deux blocs prêts à s'entre-déchirer : ceux qui aiment cette civilisation et veulent qu'elle perdure, et ceux qui veulent en imposer l'auto-disparition, phénomène particulièrement visible dans l'Allemagne d'Angela Merkel. 

Pour avoir dénoncé ce péril, la droite patriotique est méprisée, insultée, haïe, combattue chaque jour par tous les moyens depuis quarante ans, par une caste dirigeante qui a imaginé pour la France un modèle multiculturel désincarné, et le lui a imposé délibérément. Une des dernières mesures en date est la dépénalisation de l'aide aux personnes sans papiers sur le territoire national : personne ne peut prétendre, comme à l'accoutumée, que cette loi a été imposée par Bruxelles, ou découle de Schengen.

Notre agonie charnelle est d'autant plus dangereuse qu'elle est confortable. Comme sur le Titanic, l'orchestre joue encore. Mais bercés par les sirènes du vivre-ensemble et du relativisme généralisé, nous entrons maintenant dans un monde multi-culturel, multi-ethnique, multi-religieux, et surtout multi-problématique, dans lequel nous ne somme déjà plus qu'une minorité dérangeante.

Comment un homme de droite pourrait-il envisager de donner sa voix à ceux de ces groupes qui ont planifié avec tant de constance le remplacement délibéré de notre civilisation par une autre civilisation sans avenir pérenne, car faite de communautés n'ayant rien à partager entre elles, quand elles ne sont pas ennemies ? Comment un homme de droite pourrait-il donner sa voix à ceux qu'il l'ont trahi avec tant de persévérance. Comment un homme de droite pourrait-il donner sa voix à un candidat dont même Jean d'Ormesson s'est rendu compte qu'il n'était qu'un Hollande de gauche ?

Dans toute situation, il reste autant d'espoirs que d'hommes, pour peu ici qu'ils s'attellent à infléchir positivement l'erre du paquebot France. Pour cela, il faut du courage, qui est bien la dernière qualité de nos gouvernants. Il y faut aussi de l'enracinement, seconde qualité qui leur manque, eux qui parlent "des Français" comme d'une espèce de cobayes. Pour donner du courage et de l'enracinement aux responsables politiques, pour droitiser la droite, en dehors des solutions inconstitutionnelles testées en avril 1961, il n'y a qu'une solution qui s'offre au vulgum pecus, c'est simplement de parler le plus fort possible, au risque, parfois, de l'excès.

Pourquoi certains leaders du parti Républicain droitifient-ils leurs discours ? Il est permis de penser que c'est moins pour des convictions profondes qu'à cause de l'émergence de courants patriotiques, qualifiés au passage d'un méprisant "populistes". Nous entendrions beaucoup moins de rodomontades, mais aussi de propositions positives, si les orateurs de droite qui les prononcent n'étaient pas protégés sur leur droite par une infanterie qui leur sert de confortable flanc-garde.

C'est l'utilité de Sens Commun, qui peine à exister dans l'appareil LR, tant il est vrai qu'il faut de grandes fourchettes à qui veut diner avec le diable. C'est l'utilité de la Droite Forte, marquée cependant par la versatilité de Guillaume Pelletier. C'est l'utilité de l'Avant-Garde, de Beigbeder et Millon (Vanneste étant considéré comme aussi peu fiable qu'il est bavard). C'est l'utilité de DLR, avec l'inoxydable Dupont-Aignan. C'est l'utilité du PCD, qui vient de trouver, par la qualité et l'indépendance de réflexion de son président, Jean-Frédéric Poisson, une crédibilité inattendue. C'est l'utilité d'autres formations plus confidentielles, ou d'initiatives personnelles. C'est surtout l'utilité du Front National, mené par Marine Le Pen, et sa nièce Marion, la plus jeune des députés de France.

Certes, ce parti suscite des objections plus ou moins justifiées : certaines positions peu catholiques, certaines fréquentations discutables, un glissement vers un certain étatisme économique, et un discours anti-européen qui peut effrayer. Sur ce dernier point, toutefois, la meilleure ennemie de l'Europe n'est pas Marine Le Pen, mais bien l'Europe elle même, incapable de se remettre en question après la sortie des Britanniques, s'obstinant à réglementer la courbure des concombres ou a imposer des traités de commerce secrets, alors que les grandes questions de défense, de migrants, de subsidiarité, et là encore, d'identité, ne sont pas traitées sérieusement.

Parmi les possibilités ouvertes à l'homme de droite, il en est deux particulièrement utiles. La première est de soutenir sans modération Jean-Frédéric Poisson, qui est le seul candidat de la primaire à faire preuve d'une étonnante indépendance d'esprit, tout autant que de convictions personnelles argumentées et sincères (en dépit de l'incompréhension que suscite ses relations avec Juppé). La seconde est de voter au premier tour pour Marine Le Pen sans aucun état d'âme, comme le moyen le plus efficace de redonner des valeurs de Droite à la droite parlementaire. Pour le second, quartier libre.



1 Xavier Lemoine, cité par Beigbeder dans "Charnellement de France" (lecture recommandée)

Classé dans : Politique, Histoire, Points de vue - Mots clés : 2017, élections, identité, présidentielles - 4 commentaires

4 commentaires

#1 • Louis Brequin • mardi 09 mai 2017 à 14:20

Voilà maintenant 10 jours que sont tombés les résultats du premier tour de ces élections présidentielles tant attendues, permettant ainsi d’analyser à tête reposée les enseignements de ce scrutin. Parmi ceux-là, les observateurs auront tous noté le fossé grandissant entre les l’électorat des grandes métropoles et celui des zones périphériques.

Effectivement, alors que le score de Marine Le Pen passait au premier tour de 17,90% en 2012 à 21,30% en 2017 à l’échelle nationale, celui-ci refluait à Paris de 6,2 à 4,99%. Dans les années 1980, Paris faisait même figure de bastion frontiste au vu de ses scores relativement élevés1. Aujourd’hui, ils sont devenus ridiculement faibles.

Ce clivage semble donc s’accentuer d’année en année, validant la thèse du géographe Christophe Guilluy d’un déchirement du pays entre les classes socioprofessionnelles aisées qui se concentrent dans les centres-villes au marché de l’emploi dynamique et aux loyers prohibitifs et des classes populaires, du moins celles composées de français de souche, reléguées aux marges du territoire et dans le marasme des zones périurbaines désertifiées. Les statistiques se sont vues confirmées par les faits la semaine dernière, lorsque l’on a pu mesurer l’écart de popularité entre Mme Le Pen et M. Macron auprès des salariés de l’usine Whirlpool d’Amiens.

Sur les réseaux sociaux, on a vu fleurir les publications se félicitant de l’affaissement du vote Lepéniste dans Paris, affaissement qui accompagne bien sur la gentrification de la capitale. Plutôt que de s’auto-congratuler, ces jeunes urbains si beaux, si intelligents et si diplômés devraient plutôt s’inquiéter de se retrouver autant coupés des réalités du pays. On pourrait s’attendre à un minimum de remise en question de la part de « l’élite » de ce pays, après tout le questionnement n’est-il pas la marque de l’intelligence ? Mais à de rares exceptions près, celui-ci est plus que laborieux.

Les couches dirigeantes de la population semblent réellement incapables de la moindre prise de recul tant elles baignent dans l’uniformité intellectuelle. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder les résultats des simulations électorales dans les Instituts de Sciences Politiques, ou encore de lire les rapports de Jury du concours d’accès à l’ENA se désolant du conformisme extrême des candidats. Plus généralement, les statistiques sur l’origine sociale dans les grandes écoles montrent bien que l’ascenseur social fonctionne toujours aussi mal.

Tout concourt à laisser penser que le diplôme aujourd’hui n’est plus qu’un symbole, souvent monnayable, incarnant l’endogamie et la reproduction des élites et non plus l’aboutissement d’un parcours méritocratique et/ou le signe d’une intelligence au-dessus de la moyenne. Dès lors, le complexe de supériorité de cette caste qui a la prétention d’être la seule à détenir les clefs pour la compréhension des enjeux de cette élection prête à sourire.

L’arrogance de la bourgeoisie des centres-villes a atteint un tel niveau que l’on a pu entendre suite au Brexit des londoniens appeler à faire sécession du reste du pays. La tribune cosignée par Mme hidalgo et M. Kahn et publiée par le Financial Times participe aussi de cette logique condescendante5. Il y a chez les citoyens des villes-monde pour reprendre l’expression d’Anne Hidalgo, cette conviction d’être le phare de la nation, d’être un étalon bridé, condamné à traîner le boulet que constitue la périphérie du pays, et de ne rien lui devoir. Cette croyance illustre à quel point ces gens sont déconnectés et raisonnent selon une logique hors-sol.

Car dans ces métropoles bien organisées et bien approvisionnées, l’opulence matérielle apparaît comme un acquis axiomatique et irrévocable, un peu comme la prise de courant que l’on utilise depuis toujours sans jamais s’être demandé comment l’électricité était produite. C’est oublier un peu vite que ce sont bel et bien les campagnes qui nourrissent les villes et les régions industrielles qui les pourvoient en biens de consommation. Les citoyens du monde – appelons-les ainsi - seraient bien avisés de méditer la théorie de Maslow et sa pyramide des besoins6 : Il leur sera difficile de poursuivre leur idéal d’épanouissement et d’émancipation individuelle, facilité par la vie urbaine et les multiples interactions qu’elle offre, en se coupant du territoire.

L’ironie du sort veut donc que les citoyens du monde soient entretenus par des gens qu’ils méprisent. Et qui défendent des valeurs aux antipodes de celles qu’ils véhiculent, à savoir le progressisme. Les agriculteurs votent très majoritairement à droite et sont des hommes de droite, au sens primitif du terme, de par leur attachement charnel à la terre qu’ils cultivent et leur rapport direct à la nature. Pour ce qui concerne le besoin de sécurité, la protection des français est assurée par une police qui selon les enquêtes vote largement Front National. Sans doute car celle-ci sait mieux que quiconque la réalité du lien entre l’immigration et le crime et a déjà éprouvé la nécessité de faire preuve de courage physique dans l’exercice de ses fonctions. Mais à bien y réfléchir il ne s’agit pas là d’une simple coïncidence. Ces activités fondamentales, souvent physiques et en prise avec les réalités du terrain apprennent l’humilité et un certain stoïcisme. Elles encouragent à faire preuve de bon sens paysan et de pugnacité, ce qui passe pour du simplisme et un manque de subtilité chez les intellectuels.

A contrario, les nouveaux métiers prisés des classes supérieurs et en vogue dans les grandes métropoles n’impactent que rarement en bien la vie du reste de la population, voire vont même à l’encontre de l’intérêt général (finance, publicité…). Ils permettent de flatter les egos sur la base de supposées qualités abstraites que ne détiendraient pas les « bouseux », telle que la créativité ou la curiosité (mode, design, marketing…). Ils favorisent le culte de l’apparence et l’affichage de la certitude (cabinet de conseil, médias…). Ils s’inscrivent souvent dans des structures qui incitent au calcul mesquin et à l’hypocrisie (grandes entreprises, monde du spectacle et de la mode…). Ce sont là exactement les traits de caractère que l’on retrouve dans les comportements électoraux des citoyens du monde. Ce constat est certes un peu caricatural, à dessein, mais il n’en demeure pas moins vrai sur le fond.

Il ne s’agit pas de valider les théories de Pol-Pot, une grande nation comme la France a besoin d’une élite intellectuelle à même de diriger et d’organiser le pays. Mais celle d’aujourd’hui s’est clairement coupée du pays réel par vanité, s’est enfermée dans sa bulle géographique et dans ses certitudes et ne travaille plus qu’à son propre épanouissement. Il est temps pour eux de descendre de leur piédestal, de gré ou de force, et d’œuvrer en concertation à notre destin commun. Peut-être est-ce aussi à ceux qui, parmi les gagnants de la mondialisation, ne se reconnaissent pas dans ce schéma de donner de la voix7.

Une des qualités premières attendues chez un leader est l’honnêteté, à commencer par celle avec soi-même. Dès lors, ceux qui se veulent citoyens du monde devraient comprendre qu’aux yeux des étrangers, ils n’en demeurent pas moins des ressortissants français et qu’à ce titre il leur sera toujours plus facile de communier fraternellement avec leurs concitoyens de Château-Thierry, fussent-ils beaufs et alcooliques, qu’avec un paysan afghan ou même un islamiste de Trappes.

Notes :
1 – https://electionsfrance.wordpress.com/2011/12/23/1984-emergence-of-the-f/

2 – https://twitter.com/Ellibec/status/840314193345671172 ou http://www.prechi-precha.fr/resultats-de-simualtion-delections-presidentielles-a-science-po-lille/

3 – http://etudiant.lefigaro.fr/article/les-grosses-lacunes-des-candidats-au-concours-de-l-ena_d3de2366-0a5d-11e7-acbf-8c3ff258e447/

4 – http://www.inegalites.fr/spip.php?article1176

5 – http://www.leparisien.fr/politique/l-appel-commun-des-maires-de-londres-et-de-paris-27-06-2016-5917127.php

6 – https://fr.wikipedia.org/wiki/Pyramide_des_besoins

7 – http://www.tribune-pour-la-france.fr/

(publié sur https://www.parisvox.info/2017/05/06/vote-metropoles-larrogante-fatuite-citoyens-monde)

#2 • Thierry • jeudi 20 avril 2017 à 11:54

Amis électeurs,

Qui sait avec certitude que faire à l'heure du bulletin de vote ?

Contre la loi Taubira, il était plus facile de se mouiller...

Dans le principe, demain je souhaite voter pour son abrogation. Et plus encore.

Voici mes principes de vote.

Je voterai :
- pour un vote utile de convictions (cf. notation de Liberté politique (cercle d'intellectuels catholiques plutôt de droite libérale) : http://www.libertepolitique.com/Actualite/Decryptage/Notation-definitive-des-candidats )
- pour que la "droitisation" de la société qui fait suite au fiasco de la gauche (bilan du PS, bilan de Hollande) s'irrigue jusque... à la droite elle-même, alors que le 2° parti de droite en reste toujours à s'imbiber du centre-gauche, voire de la gauche.
- pour éviter que s'affronte au 2° tour deux candidats de droite ; pour en finir avec les alliances contre-nature et stupides des droites libérales avec toutes les gauches (le front républicain) pour s'opposer aux candidats de droite nationale
- pour permettre à terme un recentrage des droites vers leurs fondamentaux et non vers le centre gauche voire carrément la gauche tout court, et ainsi amputer les membres qui portent la gangrène matérialiste, relativiste ou mondialiste.
- pour éviter que renaissent de leurs cendres les personnalités carbonisées qui ont déjà tout raté quand ils avaient les moyens d'agir, et qui s'engageront vraisemblablement à recommencer s'ils en ont l'occasion,
- pour créer une dynamique en plaçant largement en tête dès le premier tour la droite nationale et préparer ainsi la vague qui doit mener de nombreux députés à l'Assemblée, et permettre de créer enfin un groupe parlementaire de droite nationale.
- parce qu'un tel score au premier tour rendrait intenable de rester sans représentation équitable à l'Assemblée et devrait donc aboutir à la proportionnelle,
- pour la primauté du politique sur l'économique, car aucun argument économique ne tient si la civilisation fout le camp, si la nation ou la famille sont dissolues, si le peuple est remplacé;
- pour la primauté des fondamentaux régaliens, qui ne doivent pas se réduire à la levée de l'impôt...


C'est pour toutes ces raisons, et aussi pour mettre une femme au pouvoir, je voterai pour Nathalie Arthaud !

#3 • Les dents de l'amer • dimanche 12 février 2017 à 23:45

Je me rappelle du poème de Kipling, et je me dis...
Si Fillon avait vraiment été un homme, il aurait reconnu son erreur, cet emploi si fictif qu'il ne peut apporter aucune trace de sa réalité, malgré quinze années passées par sa femme comme attaché parlementaire...
Si Fillon avait été vraiment chrétien, il aurait reconnu sa faute et demandé à être pardonné, car la foi soulève des montagnes, même en politique...
Si Fillon avait été vraiment gaulliste, il aurait remis son investiture au parti, et aurait demandé un vote de confiance, aux moins aux militants encartés
Si Fillon avait vraiment été de droite, il aurait eu le souci de se retirer, et même pourquoi pas de choisir son meilleur successeur, car ses idées, son parti et son programme importent normalement plus que sa carrière.
Et si Fillon avait été un homme d’État, il aurait fait tout cela, car il aurait su que sa crédibilité personnelle désormais trop entachée l'empêcherait désormais de mener à bien son projet pour la France. Et un homme d’État sacrifie tout à l'intérêt de la France.

#4 • Claudine • dimanche 23 octobre 2016 à 15:44

Sur le thème de l'identité, connaissez-vous la lettre écrite par M. Lambin à Mme Vallaud-Belkacem ? Je la trouve remarquable et vous la recopie ci-dessous.


Madame Vallaud Belkacem,
Ministre de l’Education nationale
22 septembre 2016

Vous avez voulu répondre à l’ancien Président de la République, Nicolas Sarkozy: «La ministre de l'Éducation que je suis connaît PARFAITEMENT les premières phrases de ce livre, Tour de France par deux enfants, d'Ernest Lavisse, sous la IIIe République : « Autrefois, notre pays s'appelait la Gaule et les habitants les Gaulois. ».

Pas de bol, comme dirait votre chef de l’Elysée, car, ce faisant, vous commettez une série d’erreurs historiques :

1) La phrase en question n’est nullement la première phrase du Tour de France par deux enfants, livre qui n’est pas de Lavisse, mais de G. Bruno, pseudonyme d’Augustine Fouillée.

Ce manuel de lecture commence par une évocation de la guerre de 1870 : « Par un épais brouillard du mois de septembre, deux enfants, deux frères, sortaient de la ville de Phalsbourg en Lorraine […] par la porte de France. » Ce manuel scolaire ayant été tiré à 8,5 millions d’exemplaires, je m’étonne que « la ministre de l’Education que [vous êtes] » l’ignore.

2) Ce manuel n’était pas seulement en usage «sous la III° république» mais aussi sous la IV° , bien marquée à gauche, et durant les débuts de la V° République.

3) Lavisse, dans ses manuels de Cours moyen et Cours moyen et Certificat d’Etudes, Armand Colin, rééd 1929 et 1934, ne dit rien de cela; il parle du pays et non du peuple : « Il y a deux mille ans la France s’appelait la Gaule. La Gaule était habitée par une centaine de petits peuples», ce qui est historiquement exact ; il ne s’agit pas d’un « roman historique » que vous et vos semblables, notamment les socialistes historiens, stigmatisez . Si vous aviez quelque connaissance du latin, que vous détestez tant, vous sauriez que Jules César écrivit les «Commentarii de Bello Gallico».

Vous ajoutez ensuite : « Oui, il y a parmi nos ancêtres des Gaulois, mais aussi des Normands, des Celtes, des Burgondes… Les Niçois nous ont rejoints, les Corses, les Franc-Comtois, la Guadeloupe, la Martinique et puis après aussi des Arabes, des Italiens, des Espagnols… C’est ça la France. »

Vous commettez à nouveau plusieurs fautes historiques dans ce bric à brac :
1) Erreur qu’un élève de sixième (d’avant votre réforme du collège) n’aurait pas commise: les Celtes sont les Gaulois , habitant la Gaule centrale , la Gaule celtique, « qui ipsorum lingua Celtae » nous dit César livre I, 1 , entre Gaule Belgique et Gaule Aquitaine. Mais comme vous méprisez le latin…

2) Vous mélangez allègrement peuples et territoires et, apparemment, la chronologie des invasions n’est pas votre tasse de thé, même au harem (d’Archimède).

3) Vous considérez comme autres ancêtres des Français , des peuples qui étaient éminemment Gaulois comme les «Franc-comtois», en réalité le peuple gaulois des Séquanes qui vivaient, après le traité de Verdun de 843, dans la Lotharingie de Lothaire et non dans la Francia occidentalis de Charles le Chauve. Mais à Sciences po, je doute qu’on enseigne le traité de Verdun et la naissance de la Lotharingie.

4) Il serait bon et même nécessaire de rappeler que ces invasions ne concernaient que quelques dizaines de milliers d’hommes, voire quelques milliers pour ce qui est des Normands, alors que la Gaule gallo-romaine était peuplée de 10 millions de Gaulois, soit 1/6 de l’empire romain, alors que la France compte 10 millions d’habitants vers le XII° s. , 20 millions sous Louis XIV et près de 30 millions au début de la Révolution. D’un point de vue génétique les apports des peuples germaniques, des Normands et des pillards Sarrazins et Maures au Moyen Age et Barbaresques, du XV° s. à juillet 1830 – que vous devez bien connaître – et autres « migrants » et envahisseurs ont été démographiquement infimes, au total et sur 15 siècles, de l’ordre de 4 ou 5 % . Les historiens sérieux , au premier rang desquels Fernand Braudel dans L’identité de la France, livre dont le titre seul doit provoquer chez vous un haut-le-cœur, et Pierre Chaunu, soulignent que, jusqu’au XIX° s., la population de la France était à plus de 90 % héritière des gènes des gallo-romains. La France terre d’immigration est une légende (une sorte de « roman historique de gauche et anti-français») colportée dans la bobosphère des journaleux/show-bizeux/cultureux parisianistes, faux historiens mais vrais pseudo – intellectuels – sans le « z’ » .

5) Dans votre énumération vous oubliez – mais je doute que ce soit un hasard – les Arméniens, survivants du génocide perpétré par vos grands amis musulmans, les Turcs.

Par ailleurs, aveuglé par votre idéologie multiculturaliste, vous faites un contre sens sur ce qu’a dit notre ancien Président de la République : il ne dit pas que seuls les Français nés Gaulois, sont Français , il dit exactement le contraire : on ne nait pas Français / Gaulois , on le devient ; il parle comme de Beauvoir ! Cela devrait plaire aux féministes hystérisées de votre entourage …

Puisque vous prétendez « connaître parfaitement » le Lavisse, vous devriez, et vous auriez dû, Madame le Ministre vous inspirer du frontispice où Ernest Lavisse s’adresse à l’Enfant (et non l’«apprenant » cher aux ayatollahs de l’Education qui grouillent et scribouillent dans votre ministère) : « Dans ce livre tu apprendras l’histoire de la France . Tu dois aimer la France parce que la nature l’a faite belle, et parce que son histoire l’a faite grande ».

Cela aurait évité la destruction de son histoire et de l’Histoire en général ainsi que la francophobie qui règne dans les programmes et manuels d’histoire de la réforme du collège de 2016.

Veuillez croire, Madame le ministre à l’expression de ma considération.

Jean –Michel Lambin, Agrégé d’histoire, ancien professeur en Hypokhagne et Khagne

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