Macron, séductions et révulsions

Rédigé par hamlet le 18 juin 2017

Beaucoup d'éditorialistes se sont interrogés pour savoir vers où le président Macron voulait emmener le pays. La réponse est-elle si difficile ?

Du temps qu'il était ministre de François Hollande, Emmanuel Macron s'était distingué par une importante capacité de travail. Les images de l'ancien banquier d'affaire, discutant pied à pied et point à point en commission parlementaire, ont marqué les mémoires. Travailleur appliqué mais ministre médiocre, son effort fut sanctionné en proportion inverse des trésors d'énergie qu'il avait dépensé : malgré son adoption par la force - l'utilisation à deux reprises de l'article 49.3 - il serait difficile de démontrer que le résultat global de la loi Macron I soit positif, quand il serait mesurable. A tel point que François Hollande en décida de remettre la loi Macron II aux calendes grecques. C'était prudent.

Pourtant, les plus réfractaires au charme envoûtant du nouveau Président ne pourront refuser de lui reconnaître une remarquable audace. Tenir - et réussir - le pari d'"En Marche", il fallait quand même oser. Ils lui reconnaîtront également, même si elle a été soutenue par le dernier cri des techniques numériques, une habileté peu commune en matière de communication. Emblématique, l'utilisation immodérée du mantra incantatoire "et en même temps", qui lui a permis de parler avec un égal bonheur à ceux qui étaient pour et ceux qui étaient contre. N'est-ce pas cela, "rassembler" ? Et quelle réussite que cette mise en scène de son entrée en fonction, le soir du 7 mai, dans la cour du Louvre, où il avait su utiliser les symboles qui parlent au vieux Pays, et retrouver des accents régaliens qu'on croyait oubliés.

Audace et habileté sont des qualités indiscutables de notre nouveau chef d'État. Pour autant, suffisent-elles ?

Certes, Emmanuel Macron, pendant la campagne présidentielle, a dit à peu près tout et son contraire, entre deux formules vides de sens, et quelquefois niaises. Et jusqu'à ce jour du second tour des législatives, il s'est gardé d'une surexposition médiatique, imposant aux candidats présentés par son parti de faire de même. Ce qui lui permet notamment de masquer l'amateurisme de certains de ses impétrants, et de capitaliser sur l'effet positif du raz-de-marée macronien de l'élection présidentielle. Les images se gravent aussi en creux.

Quelques promesses de campagnes ont été opportunément abandonnées, moins de deux mois après son élection. Ainsi en est-il de la singulière proposition d'un retour au service militaire, ou du moins d'un service militaire réduit à un étiage tellement bas - un mois - qu'il n'aurait pas eu grand chose d'un service, ni rien de militaire. Ainsi est-il possible de parler à l'extrême-droite (le service), à la droite (un seul mois), et à la gauche, qui n'était pas assez aveugle pour ne pas voir que le projet était impossible à réaliser, faute de l'encadrement humain indispensable, et des infrastructures militaires nécessaires, régulièrement aliénées depuis 1996. Les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent.

Quelques affaires auront aussi été opportunément étouffées. Ainsi en est-il de Richard Ferrand. Si les costumes de Fillon lui ont valu une veste taillée sur mesure, les affaires immobilières de Richard Ferrand ont laissé de marbre enquêteurs, moralistes et autres gardiens sourcilleux de la moralité publique, réunis sous le haut-patronage de François Bayrou. Aucune enquête non plus sur les soupçons de détournement de fonds européens touchant ce même François Bayrou, mais aussi Marielle de Sarnez et Sylvie Goulard. Et l'emploi de la femme de Bruno Le Maire ne fera pas non plus l'objet de remarques qui seraient déplacées. En France, monsieur, on respecte les dames.

Le thriller haletant de l'affaire Grégory, vieille de trente ans, concentrant l'attention des médias mainstream, il leur aura été impossible de s'interroger sur quelques sujets intéressants, comme par exemple, les possibles conflits d'intérêts entre l'actuelle ministre de la Santé, Agnès Buzyn, et son statut d'ancienne salariée de laboratoires pharmaceutiques.Ou les approximations dans le casting des législatives : En Marche y avait adopté un processus de sélection tellement sévère que Manuel Valls n'avait pas pu en réussir les épreuves, ce qui n'a pas suffi à éliminer quelques candidats aux casiers judiciaires insolites, ou la présentation de candidats qui ne l'étaient pas, à l'insu de leur plein gré. Ou bien de revenir sur les propos peu amènes tenus par certains ministres du nouveau gouvernement au sujet du nouveau président, et la solidité de convictions qui en découle. Ou encore sur les curiosités des déclarations de patrimoine du Président, dont il est bien le seul à comprendre la cohérence, ou la liste des donateurs de sa campagne, qui doit être particulièrement intéressante.

Il faudra également pardonner à Emmanuel Macron d'avoir utilisé des poncifs éculés et quelque peu insultants, par son triple pèlerinage d'entre les deux tours de la présidentielle. Visage sombre, œil noir, et cravate de même couleur, il s'est rendu à Oradour, puis au mémorial de la Shoah, et enfin à l'endroit où un malheureux marocain, Brahim Bouarram, s'était noyé, poussé par des skinheads, à peu près la même époque que le petit Grégory. Ces démarches assez peu subtiles visaient à rappeler au peuple la noirceur extrême des électeurs de Marine Le Pen, tous fils de nazis, de gardiens de camps de concentration, et ratonneurs amateurs à l'occasion. Le premier tour avait démontré qu'il y en avait 11 millions, c'était énorme, et il y avait tout à craindre du risque que ces gens-là font peser sur la démocratie.

Tout cela, est-ce important ? Pas tellement. Car au delà de l'écume de l'actualité, sur les lignes essentielles, il n'y a aucune surprise à attendre du règne quinquennal d'Emmanuel Macron.

Sur l'Europe, la vision Macronienne, nourrie au mondialisme Bilderbergien (il en fait partie, comme Edouard Philippe ou Sylvie Goulard), va dans le sens d'une intégration toujours plus poussée. En témoigne son projet de budget Européen, qui conduirait, pour simplifier, à ce que les riches payent les dettes des pauvres, dans l'achèvement complet de la perte de la responsabilité budgétaire - ne parlons plus de souveraineté - des nations européennes. Il n'est pas certain que l'excellente Mme Merkel pousse la générosité de l'Allemagne jusqu'à régler les dettes de la Grèce.

Sur l'immigration, aucune modification n'est à attendre. A coups de pratiques discriminatoires, de lois "antiracistes", et d'"opérations de sauvetage", nous allons continuer à faire venir des Africains pour peupler nos banlieues, et demain nos villes. Dès aujourd'hui, la proportion de bébés de souche africaine naissant en Ile-de-France est de l'ordre de 60%. Dès aujourd'hui, les français de souche sont minoritaires, largement, dans certains départements. Cela n'inquiète pas le président Macron, qui, il est vrai, manque un peu de pratique en cette matière : à qui n'a pas d'enfant de son sang, si une telle expression est encore permise, le souci de l'avenir est moins angoissant.

Qui dit immigration parle d'identité. Ce qui n'est pas un sujet pour celui qui dit n'avoir jamais vu la culture française. Qu'il ne soit pas ici fait de mauvais procès : nul n'ignore qu'un certain nombre de chefs-d'œuvres de notre culture sont le fait d'artistes venus d'outre-France. Ce n'est pas de cela dont il s'agit : le problème du président Macron est qu'au fond, il n'est pas sûr qu'il soit Français. Car, nous serons d'accord, être français n'est ni une question de race, ni une question de papiers : or le président Macron est trop progressiste pour être seulement Français. Il est avant tout un concept, neutre et presqu'angélique, d'être humain global, homo economicus globalis, sans racines charnelles, en plus d'être un excellent acteur (il est vrai qu'il a eu la chance de bénéficier d'une remarquable professeur de théâtre). Avec lui, l'expression "les miens" devient un non-sens. Les siens, c'est tout le monde, puisqu'une fois la notion de frontière suffisamment oubliée, le monde n'est plus qu'un vaste espace global : je suis chez moi là où je pose mon sac à dos, ou ma valise Vuitton, selon les réussites sociales. C'est ainsi que tous deviennent apatrides.

S'il est une promesse de campagne qui sera respectée, ce sera celle de la hausse de la CSG. Au moment de l'élection de Giscard, en 1974, la France utilisait 33,5% de son PIB en dépenses publiques. Giscard avait péremptoirement estimé qu'au delà de 40%, le pays entrait en socialisme. Élégant, il s'était attaché à n'atteindre "que" le pourcentage de 39,4% à la fin du mandat qui a vu arriver Mitterrand. Aujourd'hui, nous en sommes à 53 ou 57%, selon les modes de calculs. Allez-vous croire que ces prélèvements extravagants soient le mal nécessaire à une meilleure répartition des richesses ? Que non : si en 1955 il fallait 29 ans à un ouvrier pour atteindre le niveau de vie d'un cadre, il en faut 166 en 2013*. C'est d'ailleurs le reflet de ce qui se passe au niveau mondial.

Si le Président Hollande a mis le pied à l'étrier au Président Macron, il y a un point sur lequel le Nouveau s'oppose à l'Ancien : celui de la Finance. Elle était l'ennemie jurée du premier, disait-il, tandis que le second y cultive de précieuses amitiés. Son message sur l'ISF, pour symbolique qu'il soit, est limpide : cet impôt révolutionnaire sera maintenu, mais les revenus du capital ne seront plus intégrés au calcul. Ce que l'on pourra excuser de la part de l'ancien banquier qu'il fut, tant il est naturel de montrer de la gratitude à son ancien employeur, et de l'amitié à ses anciens collègues. Mais plus loin, Emmanuel Macron n'a pas retenu dans ses objectifs prioritaires de réduire notre déficit budgétaire. Si la faiblesse des taux d'intérêt permet aujourd'hui que la charge de la dette ne soit pas encore au delà de nos capacités de remboursement (à elle seule, aux alentours de 50 milliards d'euros, elle est quand même le deuxième budget de l'État, derrière l'Éducation, et absorbe en totalité l'impôt sur le revenu), il suffirait d'un souffle, d'un rien, pour que ce souffle devienne le dernier soupir de l'économie française. En attendant, le poids de la parole politique diminue chaque jour, devant celle des créanciers.

Macron est discret sur le sujet du chômage. Il faut dire aussi que le chômage est utile : il ne faudrait pas qu'une pression trop forte sur le marché de l'emploi ne soit la cause d'un relèvement des salaires, qui rendrait notre pays moins compétitif. Il est également discret sur le nombre des fonctionnaires, leur productivité, leur niveau de rémunération et de retraite, et les avantages indus dont certains bénéficient, tandis que d'autres, au contraire, sont toujours parmi les damnés de la terre. Le dialogue social reste chose compliquée dans notre pays, le régime des ordonnances va permettre d'y pallier.

Sur les retraites, Macron s'est montré novateur : il a promis qu'il n'y aurait plus qu'un seul régime de retraite, et qu'un euro cotisé rapporterait la même chose au cadre supérieur ou au salarié de base. Mais que cela se traduirait par une baisse de leurs montants. Il est plus que probable que seule la seconde partie de cette promesse se réalise.

En matière sociétale, le Président, réputé très ouvert, est encore plus progressiste que ne le fut Christiane Taubira. Gérald Darma­nin, son ministre de l'action et des comptes publics, anciennement de droite, et maintenant ni de droite ni de gauche, bien au contraire, n'a pas tardé à se faire épingler pour des propos hostiles à la loi Taubira, qu'il avait tenus à l'époque nauséabonde ou il était porte-parole de Nicolas Sarkozy. Il n'est pas certain que les fantaisies érotiques conjugales racontées par Bruno Le Maire, du temps où il émargeait à l'UMP et s'essayait à la littérature, suffisent à calmer les nouveaux inquisiteurs, toujours prêts à brûler de l'homophobe ou à casser du sexiste.

Ce qui change, ce sont les codes, les apparences, le discours, et le personnel politique. C'est l'apparente jeunesse. Macron est une sorte de réincarnation de Giscard, qui en son temps avait séduit la ménagère comme le manager, avec les mêmes arguments, pour aboutir au désastre que l'on sait. Ce qui ne change pas, c'est la ligne de fond, tant qu'il est vrai qu'il faut que "si nous voulons que tout reste tel que c’est, il faut que tout change". Jacques Attali a eu cette appréciation sévère : « De quoi Emmanuel Macron est-il le nom ? − Du vide. Du vide de la politique française. Il n’incarne que le vide de cette gauche qui veut à la fois être au pouvoir et ne pas y être parce qu’elle déteste la gauche de gouvernement. Il est de ceux qui rêvent que la gauche ne soit pas au pouvoir. Emmanuel Macron a un talent fou… Si seulement, il se saisissait d’un programme… »

Les seuls domaines où une amélioration est certaine, en dehors du cynisme politique, ce sont ceux de la communication et de l'image, dont Emmanuel Macron maîtrise parfaitement les codes. Ce qui est à la fois une force, et une faiblesse, car si la victoire d'Emmanuel Macron est due essentiellement à ce savoir-faire et à l'unanimité flagorneuse des médias mainstream, s'il s'avise de dévier de ce que veulent de lui les propriétaires de ces mêmes médias (une dizaine de personnes qui se connaissent et ont des intérêts convergents), l'arme de son succès pourrait aussi devenir la cause de sa chute.

Il reste à reconnaître que la France est maintenant beaucoup mieux représentée par ce Président juvénile au visage angélique, illuminé par un sourire irrésistible, plutôt que par le précédent qui, en plus de faire tomber la pluie, nous infligeait sa cravate de travers, ses manches de chemise tire-bouchonnées, et sa démarche embarrassée de pingouin égaré sur la banquise. Emmanuel Macron a bien compris, à juste titre, qu'une certaine verticalité était nécessaire au pouvoir, qu'il lui fallait renouer avec son antique sacralité, à tel point qu'il avait osé l'idée d'un "président jupitérien". Le lendemain de son élection, certains se sont étonnés qu'il ne guérisse pas les écrouelles. S'il est un peu jeune encore pour endosser le costume du dieu des dieux, force est de reconnaître qu'Emmanuel Macron a quelque chose d'un prince : il n'est pas impossible que ce soit celui du mensonge.

*L'express n°3441 du 14 au 20/06/2017
** Challenges, interview du 13/05/2016

Classé dans : Société, Politique, Histoire - Mots clés : Macron, dépense publique, Europe, grand remplacement - 3 commentaires

L'Europe, aux chiottes ?

Rédigé par hamlet le 22 décembre 2013

Les rédactions de nombreux organes de presse, comme par exemple Le Matin ou le Figaro, ont repris fin novembre une information croustillante : Bruxelles se préparerait à une normalisation sauvage de toutes les cuvettes de toilettes, non plus de Dunkerque à Tamanrasset, mais de Londres à Bucarest.
 
Les fonctionnaires européens ont calculé que la Grande Bretagne consommerait 30% de son eau domestique à évacuer les matières fécales, et le Luxembourg 34%, tandis que la Finlande réussirait à faire la même chose avec seulement 14%. Révulsés par de telles disparités, et ayant calculé, selon des équations compliquées, au delà de l'entendement du citoyen, qu'il serait posssible de faire une économie moyenne de 6600 litres d'eau par an et par foyer, ils auraient donc décidé de réglementer la chasse.
 
La réalité est cependant un peu différente, et amène quelques réflexions complémentaires.
 
Le texte incriminé est franchement désopilant. Disponibles sur EUR-lex en version pdf, ou en version html, il a fallu pas moins de 14 pages aux fonctionnaires européens pour décrire, avec le plus grand sérieux, un urinoir, un urinoir collectif, ou un élément de toilettes. On y apprend notamment que "à des fins administratives, le numéro de code attribué à la catégorie de produits "toilettes à chasse d’eau et urinoirs" est le numéro 41". Un vrai thriller.
 
Bien que les rédactions aient annoncé une normalisation imminente, le texte ne fait en réalité que définir un label, qui serait attribué à des dispositifs hygiéniques respectant un certain nombre de critères. Il n'a donc absolument pas de valeur contraignante (encore qu'il soit vrai que de nombreux texte non-contraignants se soient transformés en règlements, ce qui est un procédé politique courant pour mettre en place des mesures impopulaires).
 
Il faut même reconnaître à première vue que l'idée est acceptable, et la méthode la plus adaptée à son propos : il s'agit, par l'attribution d'un label facultatif, de promouvoir les goguenots les plus pertinents, car la consommation d'eau n'est pas le seul point concerné par ce label, mais il y a par exemple la provenance de forêts "éco-gérées" pour les abattants en bois : ils ont pensé à tout.
 
Il est regrettable que le traitement fautif de l'information ait pu susciter à la fois les ricanements des eurosceptiques, la révolte des Anglais, dont les pratiques fécales sont ainsi pointées du doigt, et de nombreuses critiques relatives au coût du rapport (88.000 euros pour 60 pages). Il s'agit d'un réel dommage causé à l'image de l'Europe.
 
Les remarques qui peuvent être formulées à propos de cette étude sont d'un autre ordre que celles suscitées par les média.
 
Le premier est celui de la fiabilité : mesurer correctement et dans toute l'Europe le volume d'eau consommé pour la fonction d'évacuation des selles est une gageure, et fournir un chiffre, ex-abrupto, de 6600 litres économisés par an et par foyer, ne serait crédible que dans les limites d'une fourchette d'incertitude. De plus, seule la mise en parallèle ce chiffre avec les autres éléments de la consommation d'eau, permettrait d'avoir une idée de son poids relatif.
 
D'autre part, s'il tombe sous le sens du citoyen le moins éco-responsable qu'il est préférable de préférer un dispositif économique qu'un dispositif dispendieux, il tombe également sous le sens que l'eau des toilettes n'est pas détruite par son utilisation. Elle retourne aux fleuves, puis à la mer, et remonte dans le cloud les nuages. De toutes les pollutions imaginées par l'homme, c'est même probablement la plus anodine. Il reste que même si l'on retient ce chiffre de 6600 litres, ce n'est pas pour cela qu'il pleuvra davantage au Sahara.
 
Il est devenu courant de partir de données chiffrées sans examiner leur contexte, pour produire des textes proches de l'aberration : ainsi, par exemple, de l'interdiction des ampoules à filament et de leur remplacement par des ampoules fluorescentes dites "écologiques", au prétexte d'économiser quelques watts, alors que la consommation de ces ampoules est très marginale par rapport à celle d'un séchoir à linge, par exemple, et que de multiples aspects connexes n'avaient pas été pris en compte : coût de fabrication, de recyclage, de transport, coût économique (car elles sont fabriquées en Chine), et laideur du résultat. Ces lampes imposées par l'Europe ont été dépassées rapidement par de nouvelles ampoules à filament, ce dernier étant maintenant placé dans une seconde enveloppe. Quoi de mieux qu'un prétexte "scientifique" pour justifier une ânerie, et maintenir la responsabilité du législateur au dessous du niveau de la mer ?
 
Les fonctionnaires européens se sont, au final, occupés à définir un label dont l'intérêt n'apparaît pas évident. La vocation de l'Union est-elle d'estampiller tous les produits disponibles ? Les fabricants n'ont pas attendu l'Europe pour proposer des produits économisant l'eau, et il est probable que le consommateur orientera son choix vers les dispositifs économes, label ou pas, pour son prochain achat. Il est juste regrettable que les urinoirs ne fassent qu'assez rarement l'objet de cadeaux de Noël ou d'anniversaire, ce qui permettrait de les changer plus régulièrement.
 
Au final, il est probable qu'il soit préférable que les fonctionnaires européens s'abstiennent de produire des textes dont l'intérêt est aussi discutable, car, affreusement débordé par des tâches inutiles, ils n'ont plus les ressources nécessaires pour produire les grands textes qui seraient utiles à l'Europe, ou même qui en représenteraient le projet dans toute son ampleur. 
 

 

Classé dans : Humour, Points de vue - Mots clés : Europe, fonctionnaires, satistiques - 2 commentaires

L'Europe est chocolat

Rédigé par hamlet le 17 décembre 2013

Le chocolat a de multiples vertus, euphorisant, décontractant, vasodilatateur, énergisant, anti-vieillissement. Certains parlent même de qualités aphrodisiaques, qui sait... Dernièrement, sa teneur élevée en théobromine a donné aux Américains l'idée de fabriquer des dentifrices au chocolat, ce composé étant supposé plus efficace encore que le fluor. Dans quelques mois dans toutes les gondoles...

 
Ces nombreuses propriétés moralement intéressantes sont une excuse idéale pour les gourmands impénitents. Et à ce titre, le chocolat Cote d'Or est la victime régulière de mes écarts de conduite.
 

 

Ce soir, justement, je contemple avec tristesse l'emballage d'une plaquette vide, et le dos de son emballage me tombe sous les yeux. Il y est détaillé la composition du produit, en français, en allemand, puis ...en arabe, signalé par les codes DZ et LY. Chez Côte d'Or, le service marketing considère que la France, l'Allemagne, l'Algérie et la Libye peuvent être vues comme une entité commerciale unique.

 
En 2010, le même emballage de tablette de chocolat portait ces indications, en français, néerlandais, allemand, et anglais. Aujourd'hui, la langue arabe a remplacé l'anglais et le néerlandais sur les plaquettes destinées à la France.
 
Dans notre démocratie apaisée, il est strictement interdit de dire ce que l'on pense de telles évolutions. Ce qui reste encore permis, pour un temps au moins, est d'apprécier l'excellente production chocolatière de Lindt, Galler, Valrhona, Toblerone...
 

Classé dans : Points de vue - Mots clés : Europe, grand remplacement, chocolat - 3 commentaires