Rédigé par hamlet le 02 décembre 2013
La première imposture de l'écotaxe est sémantique : si elle a tout d'une taxe, elle n'a pas grand chose d'écologique.
En effet, non seulement elle n'est pas destinée à diminuer la consommation de gazole par diminution des camions, puisqu'il n'y a pas de solution alternative, mais encore il est
officiellement annoncé sur le site de l'administration, qu'elle est destinée à l'entretien du réseau routier, tout comme sa cousine, la petite
TSVR.
En petits caractères sur le site du
Ministère de l'Ecologie, il est annoncé qu'elle serait aussi
"un signal prix pour inciter à modifier les comportements en faveur de modes de transport plus durables". Traduction de ce passage en novlangue : le gouvernement fait payer aux camionneurs une taxe pour financer leurs concurrents directs, le transport ferroviaire. On comprend que cette façon de faire de l'écologie puisse agacer les camionneurs.
Une autre interrogation au sujet de cette taxe est la complexité du dispositif retenu, qui prévoit d'installer des centaines de portiques défigurant les paysages, complétés par des balises GPS installées dans les camions, le tout assaisonné de règles compliquées de calcul et de péréquation de taxe. Au passage, ce dispositif permet d'enregistrer toute plaque minéralogique, qu'elle soit d'un camion ou d'un véhicule personnel. Circulez, vous êtes fliqué.
En l'appelant ecotaxe, avec les pictogrammes qui vont avec, tout contestataire de cette taxe endosse immédiatement l'image d'un citoyen pollueur, irresponsable. Joli coup de com'. |
C'est le coût financier de cette usine à gaz, qui aurait contraint l'Etat à faire appel à une société extérieure, Ecomouv, pour le mettre en place et prélever le montant de cette taxe, sur le modèle des fermiers généraux (qui furent par ailleurs les premières victimes de la révolution). Cette société, supportant la charge de l'investissement, est intéressée à hauteur de 20% des montants récoltés. Ecomouv est une autre imposture sémantique, cette société n'ayant rien d'écologique, et la perception d'une taxe n'ayant rien pour favoriser les mouvements.
Le but officiel étant de prélever une taxe sur les transports routiers pour entretenir les routes, il y avait beaucoup plus simple, et moins onéreux : une taxe supplémentaire sur le gazole destiné aux camions. Ou une taxe fiscale annuelle kilométrique sur tous les camions français, et un droit forfaitaire pour les camions étrangers circulant en France.
La méthode employée étant inadaptée au but officiel recherché, il est possible d'en déduire que le but recherché n'est pas le but officiel. Ou pas seulement.
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