Et si l'on alignait le secteur privé sur le secteur public ?

Rédigé par hamlet le 11 juillet 2012

Un salarié français sur 5 est fonctionnaire : tandis que 4 travaillent, le 5° contrôle, vérifie, juge, soigne, organise, verbalise, enseigne, combat (certains parlent carrément d'un sur quatre, tellement les statistiques, qui sont capables de nous mesurer les évolutions de PIB au centième de point, sont plus floues dès lors qu'il s'agit de fonctionnaires, ou d'immigration, pour parler des sujets qui fâchent !).

Toutes fonctions publiques confondues (la fonction publique d'état, la territoriale, et l'hospitalière), la solidarité nationale alimente 5,3 millions de fonctionnaires, représentant une masse salariale de 260 milliards d’euros par an. Il faudrait ajouter à cette masse les 800 000 agents qui travaillent pour des entreprises publiques. 

En terme d'évolution, sous le quinquennat Sarközy, la fonction publique a cru de 280.000 postes : si 150 000 emplois ont été supprimés dans la fonction publique d’État, 232 000 emplois ont été créés dans la fonction publique territoriale et 108 009 dans la fonction publique hospitalière. On aura beau objecter que l'Etat n'a plus la main sur les recrutements des régions, il n'en reste pas moins que l'argent des régions est l'argent de l'Etat...

Le premier avantage discriminant dont les fonctionnaires disposent par rapport au privé est la sécurité de l'emploi. Courageux, voire inconscient; qui se risquerait à demander le licenciement d'un fonctionnaire ! Mais il en existe d'autres : avantages divers, congés, "congés maladie", rythme de travail, grèves, etc. 

Il faudrait aussi parler de la retraite : les fonctionnaires partent en retraite entre 52 et 57 ans, contre 60 ou 62 ans pour le secteur privé, avec une retraite calculée sur les 6 derniers mois de salaire, tandis que sont prises en compte les 25 meilleures années d'un salarié du privé. La retraite des fonctionnaires est garantie (au minimum 75% du dernier salaire), pas celles du secteur privé.

Hors ces avantages complémentaires, qui demeurent hors chiffrage, selon les chiffres fournis par l'INSEE, un fonctionnaire gagne en moyenne 2 377 euros par mois, tandis qu'un salarié du privé est à 1607 euros. Cette différence de 770 euros en faveur des fonctionnaires représente un écart de 48% entre les deux catégories.

Ne serait-il pas temps pour les salariés du privé de travailler, dans un premier temps, à l'alignement de leurs salaires sur ceux de la fonction publique, et dans un second temps, de travailler au chiffrage des avantages des fonctionnaires, et à l'intégration de cette évaluation dans le calcul ? Si "Equité" ne fait pas partie de la devise de la République, il y a bien "Egalité", non ?



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